Les espaces forestiers

Hêtraies-chênaies collinéennes à Houx

Il s’agit de forêt de feuillus en mélange, composées à divers pourcentage de hêtres et de chênes sessiles, occupant de vastes surfaces en Pays-Fort. La quantité de houx y est très variable ! Au sol, on observe peu de diversité végétale. Quelques herbacées comme la Canche flexueuse, le Mélampyre des prés ou la Houlque molle peuvent être présentes.

Il s’agit typiquement de forêts très claires, où il est aisé de se promener. Ça et là, de petits « fourrés » de fougère aigle peuvent être rencontrés.

L’Alisier blanc est parfois présent sur les sur les crêtes, au sein de taillis mélangés, sur des sols très caillouteux. Les arbres y sont plutôt petits et sinueux.

En termes de gestion, il est crucial de maintenir une régénération naturelle, et les essences typiques de l’habitat : hêtres et chênes tout en favorisant les mélanges. Les feuillus d’accompagnement doivent être conservés tels que les bouleaux, les sorbiers, alisiers…

Préserver le Houx, globalement : en maintenir des taches dans les parcelles en régénération, ainsi que des vieux pieds de grosse dimension. Si nécessaire et impératif, le couper plutôt que l'arracher (pas de dévitalisation).

 

Le maintien d’arbres habitats ou la mise en place d’îlots de sénescence peut être accompagné par la structure animatrice.

Hêtraies-chênaies à Aspérule odorante et Mélique uniflore

Ces forêts se développent sur le site sur des sols particuliers appelés « marnes », plus ou moins chargés en cailloux, généralement bien alimentés en eau, sur des versants.

Sur ces sols plus frais, le Hêtre s’accompagne du Chêne pédonculé, du Frênes, du Merisier, développés en futaies ou taillis-sous-futaie. Les hêtres sont parfois de gros diamètre, l’exploitation forestière sur pente étant plus difficile. 

Parisette à quatre feuilles - Photo Marie Houesse

Il est possible d’y croiser la « Parisette », petite espèce particulière à quatre feuilles en croix, l’Aspérule odorante exhalant son doux parfum, la Violette des bois, parsemant le sol de touches colorées, et bien d’autres encore.

 

Comme pour les Hêtraies à Houx, la régénération naturelle est fortement préconisée, tout en favorisant le mélange des essences afin de veiller au maintien des espèces minoritaires. La strate arbustive, composée de noisetiers, érables champêtres (etc) doit être préservée.

Sur pente, le couvert forestier a un rôle important pour la structure du sol. Lors des coupes de régénération, il est important de veiller à préserver un couvert adapté.

 

Boulaies pubescentes tourbeuses de plaine

Ces forêts sont présentes sur des sols très humides et acides, et dominées par le bouleau pubescent, parfois accompagné d’Aulnes et de Saules. Le sol est recouvert de mousses et de sphaignes. Des plantes à fleurs et des fougères sont parfois présentes.

Afin de préserver ces milieux, il est important d’y maintenir un certain chaos apparent : on parle de milieux « en mosaïque », composé des arbres, arbustes, petites mares, arbres tombés (chablis), ruisselets…L’Osmonde royale, majestueuse fougère protégée en Centre-Val de Loire, peut s’y développer.

Ces forêts sont très sensibles aux produits agropharmaceutiques et d'amendements calcaires il convient donc de maintenir une bande tampon autour dans laquelle ces produits seront proscrits, ainsi qu’autour des écoulements qui y mènent.

Globalement, éviter les interventions mécaniques sauf en cas d’assèchement ou dans l’objectif conservatoire de préservation des tourbières.

Menaces :

  •     Transformations des peuplements avec des essences autres que celles du cortège de l'habitat (enrésinement par exemple),

  •     Elimination (par arrachage) du Houx lors des régénérations.

 

Cas particulier des forêts humides (Boulaies tourbeuses, Aulnaies-frênaies)

Boulaies tourbeuses

  •     Modification du régime des eaux entraînant un dessèchement,

  •     Pollution, eutrophisation des eaux du sol,

  •     Coupes fortes, qui modifient la végétation,

Aulnaies-frênaies

  •     Drainage, atteintes au cours d'eau,

  •     Atteintes directes à l'habitat : passage d'engins ou de bois débardé,

  •     Ouverture de pistes, substitution de l'habitat par plantations de peupliers,

  •     Utilisation de produits agropharmaceutiques à proximité du cours d'eau, pouvant entraîner une pollution de l'hydrosystème et des habitats